Épidémiologie

Patients pris en charge pour pathologie digestive en 2016

Il s’agit de l’extrapolation des données de l’EGB (échantillon généraliste des bénéficiaires), échantillon représentatif au 1/97e de la population couverte par l’assurance maladie en 2016. Les patients avec pathologie digestive ont pu être identifiés de plusieurs façons : ALD, hospitalisation avec motif digestif entre 2012 et 2016, acte technique ou consultation externe ou traitement traceurs (endoscopie, traitement pour hépatite C par exemple) avec remboursement précisant la spécialité du praticien exécutant. Cette méthodologie nécessite de préciser 2 points importants :

  • Contrairement aux patients pris en charge en libéral, il n’est pas possible de savoir si les patients pris en charge en hospitalisation publique le sont par des HGE (par exemple, certains patients peuvent être pris en charge en oncologie, médecine interne etc. pour des pathologies digestives). Les chiffres représentent donc le poids des pathologies digestives en général, non exclusivement prises en charge par les HGE.
  • En l’absence d’ALD, d’acte ou de traitement traceur, d’hospitalisation (donc de données PMSI), il n’est pas possible de connaître le motif de prise en charge (par exemple pour une endoscopie externe, on peut savoir que l’acte est effectué mais pas le motif). C’est la raison pour laquelle le nombre de patients avec « autre motif » est élevé. C’est parmi ces patients que l’on trouve des pathologies très prévalentes comme les troubles fonctionnels digestifs ou le reflux gastro-œsophagien, pourvoyeuses de nombreux actes, consultations et prescriptions non traçables avec la méthodologie utilisée.

Au total, 5,1 millions d’individus ont été pris en charge pour une pathologie digestive en 2016 dont la répartition est décrite ci-dessous.

Principales pathologies chroniques

Au total, le nombre de patients avec une pathologie digestive chronique est estimé à 1 million dont 721 000 en ALD. Les cancers digestifs représentent près de la moitié (44% cancers digestifs hors cancers hépatiques et 4% cancers hépatiques). Les maladies inflammatoires chroniques intestinales (MICI) représentent 22% et l’hépatologie 26% (hors cancers hépatiques).

  • Pour les cancers, les données obtenues sont supérieures de 25% aux données ALD. Il faut toutefois noter que le périmètre inclut ici les tumeurs bénignes et in situ. Le choix d’inclure ces tumeurs repose sur le fait qu’elles nécessitent une surveillance particulière qui pourra être réalisée par un HGE.
  • Pour les MICI, les estimations sont proches des estimations réalisées par la CNAM en 2015 qui retrouvait 212 700 individus avec une MICI en France.
  • Nutrition : essentiellement malnutrition protéino-énergétique, obésité, intolérance au lactose, malabsorptions intestinales.

Globalement, ces prévalences sont inférieures aux estimations de prévalence présentées ci-dessus du fait que tous les patients avec une pathologie chronique ne sont pas mis sous ALD (autres ALD, autres couvertures à 100% par la CMU ou des « bonnes » mutuelles, conséquences financières de la pathologie ne justifiant pas de l’ALD).

Comparaison des prévalences des ALD avec d’autres spécialités (2017)

Pour les pathologies chroniques non hépatiques, les projections suggèrent une augmentation de 40%, 23% et 8% respectivement pour les pathologies en lien avec la nutrition, les MICI et les cancers digestifs.

Autres pathologies (hospitalisations)

Plus de 2,9 millions de patients sont identifiés principalement du fait d’une hospitalisation pour l’un des motifs ci-dessous en 2016. Ils excluent les pathologies digestives chroniques décrites dans le paragraphe précédent. Ces motifs couvrent l’ensemble des motifs retrouvés en diagnostic principal de la racine GMH 06 « digestif » de l’hospitalisation. Ils s’y retrouvent soit parce que le diagnostic est directement associé à un GMH, soit parce que le diagnostic est associé à un acte classant dans un GHM 06.

Au total, l’analyse estime qu’environ 5,1 millions de personnes ont été prises en charge en 2016 pour une pathologie digestive, dont 1 million pour pathologies chroniques, en augmentation de 8% par rapport à 2012 (soit 2% par an environ).

Évolution des patients pris en charge pour une pathologie digestive sur la période 2012-2016